Peut-on encore parler de philosophie après Hiroshima ? Cette question résume à elle seule le désarroi, l’angoisse ou le désenchantement des philosophes de la seconde moitié du XXe siècle après les atrocités des deux guerres mondiales. Mais ce désarroi était en gestation dès le XIXe siècle, suscité notamment par ceux qu’on appelle les « philosophes du soupçon », qui remettent en cause l’optimisme et la confiance dans la raison caractéristiques des Lumières. Nous n’avons pas beaucoup de recul certes, mais nous allons nous demander ce qui fait la spécificité de la philosophie contemporaine et en quoi consiste le désenchantement de ses philosophes.